Le cinéma de Marsuline... de février 2017
Notre coup de coeur du mois :
Frantz de François Ozon (2016) : une belle histoire délicate, de beaux et justes acteurs, une belle photographie en noir et blanc avec des passages en couleurs aléatoires et réussis. Que demandez de plus ? Le besoin de croire encore en une Europe unie !
Nous avons bien aimé :
Au bout du Conte d'Agnès Jaoui (2013) est une comédie douce-amère bien sympathique et plutôt habile où les contes de fées sont revisités avec subtilité. On retrouve avec plaisir l'humour de Jaoui et Bacri dont on ne se lasse pas. Un rôle sur mesure pour Benjamin Biolay en grand méchant loup !
Amnesia de Barbet Schroeder (2015) nous parle d'un face à face entre deux générations, celle qui veut oublier la guerre et celle qui veut aller de l'avant. Une belle confrontation qui fera évoluer les consciences et remettre en cause les certitudes. Marthe Keller est éblouissante en Martha, femme vivant seule à Ibiza, refusant de parler sa langue d'origine. Au début des années 90, elle rencontre Jo, jeune berlinois de 20 ans voulant devenir DJ dans le club L'Amnesia... Les paysages méditerranéens subliment ce film à thèse lent et contemplatif.
Nous avons revu pour la énième fois...
...ce petit chef d'oeuvre : My sweet Pepper Land de Hiner Saleem (2013), sorte de western moderne dans le Kurdistan actuel, indéfinissable et charmant avec la belle Golshifteh Farahani et le beau Korkmaz Arslan.
Nous avons été déçus :
(un peu) par Moka de Frédéric Mermoud (2016), un film "qualité française" très bien interprété par Emmanuelle Devos et Nathalie Baye, dont le manque d'envergure peut amener à l'ennuie malgré de beaux paysages de montagne.
(beaucoup) par Colonia de Florian Gallenberger (2016). Le décalage énorme entre la bluette sentimentale et l'horreur absolue dans le camp Colonia rend le film complètement ridicule. On passe en effet de scènes niaises au possible à des scènes de tortures psychologiques difficilement soutenables. Résultat : même si le sujet est intéressant historiquement (les camps sectaires tenus par des anciens nazis au temps du Chili de Pinochet), on y croit pas une seule seconde.