Marsuline Bouquine...

A l'occasion de la dernière séance du Club lecture de notre quartier qui aura lieu mardi, petit bilan de mes dernières lectures printanières :

 

Après l'escroquerie, Pierre Lemaitre poursuit sa fresque historique commencée avec Au revoir là-Haut, en abordant le thème de la vengeance. En 1927, à l'enterrement de son père, le banquier Marcel Péricourt, Madeleine assiste impuissante au terrible accident de son fils qui restera tétraplégique. Trois proches et sombres individus, tels des charognards, vont en profiter pour la déposséder de tous ses biens. Grâce à son obstination sans faille et l'aide de Monsieur Dupré, un mystérieux détective et Vladi, une domestique polonaise, Madeleine va mettre en place un plan machiavélique pour assouvir sa vengeance avec en toile de fond la crise de l'entre deux guerre. Dès les premières pages, nous sommes happés dans cette histoire tragi-comique grâce au style truculent de Lemaitre qui sied particulièrement à l'époque des années 30. Un vrai régal de lecture.

 

Gros coup de coeur pour ce roman initiatique italien que je conseille à tous les amoureux de la montagne. Dans les années 80, Pietro, l'enfant de la ville et Bruno, l'enfant des montagnes se retrouvent chaque été à Grana dans le Val d'Aoste. Vingt ans plus tard, après le décès de son père, Pietro rejoindra Bruno à Grana pour rénover un chalet d'alpage... Une très belle écriture au service des paysages et de l'amitié (Prix Médicis étranger 2017).

 

Toujours l'Italie, mais cette fois beaucoup plus au sud, sur cette petite île au milieu de la Méditerranée, Lampedusa, premier lieu d'accueil des migrants. Eric Valmir, à travers l'histoire de Nicolo, dont le père est devenu fou à force de retrouver des hommes morts dans ses filets, nous parle de cette crise humanitaire du point de vue des habitants. Comment la population locale dont on ne parle guère vit avec et à côté de cette tragédie depuis plus de 20 ans ? Eric Valmir, journaliste correspondant en Italie pour France Inter, connaît bien ce pays et nous dresse un portrait sans complaisance et sans manichéisme de ces Italiens attachés à ce bout de terre.

 

Un roman historique très documenté sur le devenir du tortionnaire nazi Josef Mengele après sa fuite en Amérique du Sud. Une histoire incroyable que l'on découvre petit à petit à la manière d'un thriller : la complaisance de l'Argentine et du régime de Pèron, les réseaux allemands d'après-guerre de soutien aux nazis en fuite, l'abandon des recherches par le Mossad trop occupé par les guerres israélo-arabes, la déchéance d'un homme fou qui reste "droit dans ses bottes" jusqu'au dernier instant. Un livre dense au style acéré (Prix Renaudot 2017).

 

Petite déception pour ce roman court aux critiques élogieuses (au Club et dans la presse). Après 10 ans d'absence, Laurent retourne dans le village de son enfance accompagné de Claire à l'occasion du mariage de sa cousine. Mais Claire va se faire appeler Constance...  Tout est laid dans ce roman : la campagne, les maisons, les personnages... Une atmosphère malsaine comme dans un film de Chabrol... et peu de suspens pour la fin.

Comments

[danielle]

J'ai lu les huit montagnes après avoir noté des avis positifs; je l'aurais volontiers abandonné, sans ces avis.

Mais au fur et à mesure, je fus séduite et n'ai plus lâché ce livre.

Ce sont les rapports humains bien analysés plutôt que la vie à la montagne qui ont eu ma faveur.

Bonnes lectures estivales.

danielle

[Armelle-L]

Lire, voici une activité avec laquelle je dois renouer impérativement !

Bonne soirée