Marsuline bouquine… A l'heure espagnole

J'ai bien aimé Pas Pleurer de Lydie Salvayre, le prix Goncourt 2014. Ce n'est pas vraiment un roman, mais plutôt un récit historique familial. En effet, Lydie Salvayre nous raconte l'histoire de sa mère, en juillet 36, au tout début de la guerre d'Espagne. A Barcelone, où elle rencontrera l'amour et dans son village où vont s'affronter libertaires, anarchistes et communistes. Une histoire émouvante et parfois drôle qui mêle plusieurs langues : le français, l'espagnol (pas traduit) et un patois catalan parlé par sa mère. Ce mélange phonétique donne un rythme vif et énergique à son récit et ne pose au lecteur aucun problème de compréhension.. En opposition, "à l'été radieux" de sa mère, la romancière nous donne, en parallèle, un autre point de vue sur la guerre : le regard désespéré que porte Bernanos, écrivain catholique, face aux horreurs de la répression commises par les troupes franquistes, avec la complicité de l'Eglise, sur l'île de Majorque. Et cela, pour ne pas oublier et se reconstruire après l'exil en France...

Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza est un polar espagnol qui a pour cadre la ville de Barcelone et les monuments de Gaudi. L'intrigue est plutôt prenante et bien construite dans le style de celles des premiers romans de Jean-Christophe Grangé (Les rivières pourpres) ou de celles de Bernard Minier (Glacé), Mais le tandem des flics ne m'a pas convaincu. Je les trouve particulièrement antipathiques, constamment sur la défensive et dans le registre de l'agressivité. De plus, de nombreux passages sont répétitifs et le livre aurait gagné en légèreté en les supprimant.

 

Le silence des cloîtres d'Alicia Gimenez Bartlett est une histoire du célèbre duo de flics espagnols : Petra Delicado et Ferlin Garzon. Les reliques d'un saint se font voler dans un couvent. Petra pour résoudre ce mystère va devoir s'opposer aux religieuses. L'auteur à travers cette enquête nous propose une analyse assez fine de la société espagnole partagée entre modernité et tradition catholique. Mais, malgré le caractère bien trempé de l'inspectrice Petra et de bons dialogues, l'intrigue reste conventionnelle, l'enquête s'enlise et l'on s'ennuie souvent. Ce n'est certainement pas le meilleur opus de la série.

Comments

[flowerpower14]

Je note "Pas pleurer" dans ma liste, tes comenatires me donnent envie de le lire ... les deux autres bouquins auraient pu m'attirer pour l'Espagne, mais je ne suis pas fan de polars ...