Marsuline bouquine... Andreï Makine

Andreï Makine est un auteur russe de langue française, né en Sibérie en 1957. Il obtient le prix Goncourt en 1995 pour "Le testament français". Cette année, il entre à l'Académie française, il y sera intronisé le 15 décembre. Je l'ai découvert cet automne, lors de la rentrée littéraire avec deux de ses livres :

 

L'archipel d'une autre vie est un roman d'aventure qui se situe dans l'extrême-orient russe, près de l'archipel des Chantars. Dans les années 70, un jeune adolescent envoyé en stage à Tougour, rencontre de façon fortuite Pavel Gartsev, ancien militaire russe qui participa à une chasse à l'homme en 1952. C'est cette traque dans la taïga que nous raconte ce roman. Une traque qui se révèle être plus burlesque et plus surprenante qu'elle n'y paraît. Au départ, le style de Makine est déroutant, l'intrigue a du mal à s'installer, puis on s'amuse avec le fugitif (évadé du goulag) à semer ses poursuivants. La fin du roman, très réussie, nous emporte sur d'autres rivages où l'émotion pointe le bout de son nez... 

 

Je ne vous cacherai pas que j'ai craqué pour ce livre à cause de sa belle couverture. Je venais de finir le précédent et lire un roman historique sur Catherine de Russie me tentait. Mais, Une femme aimée n'est pas une biographie de Catherine II. C'est avant tout une réflexion sur la censure soviétique avant et après la chute du mur : Dans les années 80, Oleg, jeune réalisateur russe d'origine allemande veut tourner un film sur la Grande Catherine. Il se heurte à la censure et obsédé par son personnage, tombe amoureux des actrices qui l'incarne. Après 1989, on lui propose d'en faire une série télévisée. Les contraintes imposées par la nouvelle société seront encore plus pesantes... Comme dans le roman précédent, Makine déroute et n'aborde la vie de l'impératrice que sous l'aspect de ses multiples conquêtes, ce qui est un peu réducteur. Cependant, ce roman, assez inégal, se bonifie sur la fin et le personnage principal, Oleg, est plutôt sympathique.