Le cinéma de Marsuline

Le mois de mai passe trop vite et nous sommes déjà le jour de l'ouverture du festival de Cannes. J'en profite pour vous faire ma chronique ciné mensuelle sur les films vus en avril. Deux films français tiennent encore le haut de l'affiche :

Dans la cour de Pierre Salvadori est une comédie aigre douce où l'on rit beaucoup mais où l'on pleure aussi. Un film qui traite avec justesse des souffrances de la société actuelle : la dépression, la solitude, le besoin d'échappatoire pour affronter la vie. Dans cette cour d'immeuble, théâtre de nos propres angoisses, on rencontre des personnages foutraques et attachants interprétés par des acteurs époustouflants de vérité.

Les garçons et Guillaume à table de Guillaume Galienne est avant tout une performance d'acteur. Traitant d'un sujet tendance à contre-sens d'où son originalité, cette pseudo-comédie arrive à nous émouvoir car derrière le comique de situation, on perçoit chez l'acteur une réelle souffrance. Certaines trouvailles scénaristiques sont aussi très réussies : la succession de sketches qui résume les étapes de sa vie, les liens entre théâtre et cinéma,.. 

   

Good Morning England de Richard Curtis est un OVNI cinématographique, une comédie loufoque et déjanté au sujet original : dans les années 70, alors que les radios libres sont interdites, une équipe de DJ's émet des programmes délirants à partir d'un bateau situé au large des côtes anglaises. On passe un très bon moment en leur compagnie, même si le film est à peine trop long. La bande son vaut à elle seule le détour !

Quand Guillaume Canet fait un polar aux USA façon James Gray, cela donne Blood Ties, un film classique et bien ficelé auquel il manque cependant un certain souffle, la petite étincelle qui fait que Guillaume Canet n'est pas James Gray. Billy Crudup qui joue Frank, le flic, est une révélation et c'est désormais un acteur à suivre...

Hunger Games : L'Embrasement de Francis Lawrence. C'est le type même du film intelligent pour ados. Je n'ai pas lu les bouquins mais je trouve les films assez réussis. On s'attache aux personnages et le suspens dans l'arène est maintenu bien que raccourci par rapport au premier volet. Dommage que la surenchère commerciale divise le 3e tome en deux films...

     

Petites et grosses déceptions

Cartel (The Counselor) de Ridley Scott : Un scénario alambiqué pour une intrigue somme toute très classique. Des dialogues interminables et incompréhensibles alourdissent grandement ce film au casting de rêve et aux images extrêmement bien filmées. Le mélange, mi thriller, mi film d'auteur, détone et aboutit à une arnaque cinématographique même si certaines scènes sont sympas...

Cela chante beaucoup trop dans le dernier Disney, La Reine des Neiges (Frozen) et cela est fort déplaisant. J'avais bien aimé Raiponce et j'ai donc été déçu par ce dessin animé un peu trop formaté où la reine se transforme en "Barbie the voice". Certains personnages sont néanmoins très sympas comme Kristoff, son renne Sven et Olaf le bonhomme de neige.

Cédric Klapish aurait pu se dispenser de faire une suite aux Poupées Russes car Casse-tête Chinois n'a vraiment aucun intérêt. D'attachants, Xavier et sa bande, deviennent plus qu'agaçants. Etre quadra, ne lui réussit vraiment pas. Le film accumule clichés et poncifs. Seule la ville de New York tire son épingle du jeu en étant bien filmée.