Le cinéma de Marsuline… venu d'ailleurs

Finalement, les films qui m'ont marqué ces derniers temps ne sont ni français et ni américains. C'est dans le cinéma asiatique, russe, allemand (cela fera l'objet prochainement d'un post à part entière) et des pays nordiques que j'ai trouvé quelques intérêts cinématographiques. Cependant, les sujets traités ne sont guère réjouissants...

 

Elena film russe d'Andreï Zviaguintsev (2011)

Elena et Vladimir forment un couple d’un certain âge. Ils sont issus de milieux sociaux différents. Vladimir est un homme riche et froid, Elena une femme modeste et soumise. Ils se sont rencontrés tard dans la vie et chacun a un enfant d’un précédent mariage. 
Le fils d’Elena, au chômage, ne parvient pas à subvenir aux besoins de sa propre famille et demande sans cesse de l’argent à sa mère. La fille de Vladimir est une jeune femme capricieuse et négligente. 
Suite à un malaise cardiaque, Vladimir est hospitalisé. Il décide de faire de sa fille son unique héritière. De retour à la maison, il l’annonce à Elena. Celle-ci voit soudain s’effondrer tout espoir d’aider financièrement son fils...

Un film fort sur la société russe actuelle magnifiquement interprété. Dans un appartement moderne et froid, se joue une tragédie où la morale n'a plus lieu d'être. Avec froideur et presque indifférence, Elena passe à l'acte et nous prend à témoin...

 

A touch of sin film chinois de Jia Zhang Ke (2013)

Dahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client. Xiaohui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus difficiles.

A travers quatre personnages, quatre histoires inspirées de faits divers et dans quatre régions différentes, le réalisateur dresse un portrait de la Chine contemporaine où il analyse la violence engendrée par un développement économique brutal et incontrôlé. Un film intense et violent qui ne laisse pas indifférent.

 

Mystery film chinois de Lou Ye (2013)

Au départ, deux intrigues se croisent : une jeune femme meurt renversée par une voiture et une autre se rend compte que son mari la trompe. Le policier qui mène l'enquête refuse de croire à un accident... Entre thriller et drame passionnel, ce film à la mise en scène esthétique et recherchée est plutôt une bonne surprise. 

Hijacking film danois de Tobias Lindholm (2012)

En plein océan Indien, un navire danois est pris d’assaut par des pirates somaliens qui retiennent en otage l’équipage et réclament une rançon de 15 millions de dollars. Parmi les sept hommes restés à bord, Mikkel, le cuisinier, se retrouve au cœur de la négociation entre Peter, le PDG de la compagnie du cargo et les pirates.

Je me réjouissais par avance de voir Hijacking, tourné en grande partie par la même équipe que l'excellente série Borgen. Mais là, quelle rigueur, quelle froideur, quelle rudesse ! A force de chercher l'hypperréalisme et de refuser le spectaculaire, on s'ennuie presque malgré la tension palpable et le bon jeu des acteurs (Pilou Asbæk et Søren Malling).

 

Headhunters film norvégien de Morten Tyldum (2011)

Roger Brown mène une double vie. Talentueux chasseur de têtes, il est aussi voleur de tableaux. Lorsque sa femme lui présente l'ancien mercenaire Clas Greve, Roger voit l'opportunité de lui dérober une toile de valeur. Mais ce dernier va s'avérer être un adversaire beaucoup plus dangereux que prévu...

Beaucoup plus divertissant, ce polar très sanglant, tiré d'un roman de Jo Nesbo, est particulièrement réussi avec de nombreux moments d'anthologie (la poursuite en tracteur, l'accident de voiture...). Ce film jamais sorti en France (seulement en DVD en février 2015) vaut le détour pour les amateurs du genre. 

 

Les acacias film argentin de Pablo Giorgelli (2012)

Sur l’autoroute qui relie Asunción à Buenos Aires, un camionneur doit emmener une femme qu’il ne connaît pas et son bébé. Ils ont devant eux 1500 kilomètres...

C'est un film taiseux, il y a peu de dialogues et le bruit du camion est omniprésent.. On pourrait presque le regarder en accéléré. Mais cette rencontre incongrue entre ce chauffeur et cette jeune maman est assez émouvante. De quoi redonner un petit espoir après tous ces films plombants.