Samarcande, visites périphériques
Nous consacrons cette dernière journée à visiter des lieux assez méconnus et un peu excentrés. Ils n'en demeurent pas moins intéressants et ont le mérite d'être moins touristiques.
Dans la banlieue sud de la ville, le complexe Khadja Akhar, lieu de dévotion en l'honneur de Khodja Akhar, chef spirituel soufi du XVe siècle.
Il regroupe la madrasa Nadir-Divanbeg où l'on retrouve, comme au Régistan, sur le portail d'entrée, les lions-tigres poursuivant ici deux biches.
Devant la mosquée d'été, de beaux arbres centenaires. Cet endroit est incroyablement bien entretenu et attire de nombreux fidèles qui font des ablutions dans un bassin.
La mosquée date du XVIIe siècle, mais son décor est plus tardif (XIXe siècle).
Non loin de là, un autre complexe, celui de Khodja Abd-i-Daroun, datant aussi du XVe siècle. L'endroit est très agréable. Au centre d'une place carrée, se trouve un bassin, entourée d'un mausolée, d'une mosquée ouverte et d'une khanaka (résidence).
Il y a beaucoup de fidèles, cela nous semble un jour de fête où des jeunes filles habillées comme des princesses tournent autour du bassin (peut-être pour trouver un mari...).
De l'autre côté de la ville, au nord-est, à la limite de la colline d'Afrosyab, l'observatoire d'Oulough Beg nous permet de faire un intermède scientifique d'un grand intérêt. ce qui nous change un peu des 3 M (Mosquée, Madrasa, Mausolée).
Ici, ce sont les scolaires en uniforme qui nous accompagnent.
Le petit musée est très intéressant et même s'il ne reste que peu de choses du fameux sextant, cela vaut le coup.
Petit fils de Tamerlan, Oulough Beg était un érudit, à la fois poète, mathématicien et surtout astronome. En 1449, il fut assassiné par son fils allié à des fanatiques religieux. Ils détruisirent aussi l'observatoire qui abritait un sextant de taille réelle de 90°, un bâtiment de forme circulaire de 3 niveaux et de 45 m de haut (maquette ci-dessous).
La partie souterraine du sextant géant demeure et mesure 11 mètres de long.
Vers le tombeau de Saint Daniel, lieu oecuménique, Tamerlan nous poursuit...
Il aurait rapporté les ossements du saint lors d'une campagne militaire en Asie Mineure au XIVe siècle. Le tombeau mesure actuellement 18 m de long. On raconte que les os du saint grandissent tous les ans, le tombeau s'adapte...
Sur la route du retour, petite pause au Musée Archéologique d'Afrosyab...
Pour admirer la fresque dite des "Ambassadeurs" datant du VIIe siècle, lorsque Samarcande était la capitale de la Sogdiane. Le roi sogdien Vakhourman reçoit les ambassadeurs des pays voisins : la Chine, la Perse et l'Inde. Les influences grecques ne sont pas loin...
C'est avec cette photo réalisée en compagnie de sympathiques étudiants que notre voyage se termine... J'en espère d'autres tout aussi magiques et chaleureux...